chargement • chargement • chargement •

2023-04-21

VIOLETT PI | BALONEY SUICIDE (*le disque)

2023-04-21

VIOLETT PI | BALONEY SUICIDE (*le disque)

Ça peut donner l’impression qu’il était parti, mais jamais vraiment finalement, et là, c’est annoncé et tout autant officiel : suite à un hiatus discographique de 7 ans, VioleTT Pi rapplique avec Baloney Suicide (*le disque), son troisième album sous étiquette L-A be. Pas jamais vraiment parti, même si depuis, il y a des affaires qui se sont davantage passées en filigrane, ou en parallèle, ou pas pantoute.

Pour rappel : suite à un EP homonyme en 2011 et eV, un premier album en 2013, VioleTT Pi dévoilait Manifeste contre la peur, son deuxième, en 2016. Suivirent une tournée solo première partie de Klô Pelgag en 2018 et la parution de Baloney Suicide (*le livre) en 2019 aux éditions La Mèche – une collection d’exercices d’écriture élaborant les concepts narratifs qui allaient mener à Baloney Suicide (*le disque, bis, et pour la suite). Mais suite à ça, tout a jammé dans le tordeur pendant 3 ans, ce qui aura permis à l’auteur-compositeur-interprète de continuer à créer, augmenter et peaufiner sa prochaine étape.

Et là, après autant de frasques et d’écueils, on y est presque, au VioleTT Pi nouveau. Avançant ses sinuosités art-rock maximalistes via des éléments de rock alternatif des 90s, de prog synthétique et de chanson pop expérimentale, VioleTT Pi creuse aussi davantage ses textes pour façonner une oeuvre possiblement alignée avec l’iconoclaste – et inouïe – trinité de Mr. Bungle, Nirvana et Deleuze. Ou, comme sa bio écrite par une intelligence artificielle le présente, un « style unique de divertissement [qui] fusionne des grooves percutants et une voix d’elfe avec une névrose flashy qui donne envie de penser en mangeant ». Qui dit mieux?

Baloney Suicide – le titre propose des pistes quant aux thèmes, explorant des pans du baloney (épitomé du faux) et du suicide, les réunissant dans une idée de la « fausse mort » : celle qu’on romantise et qu’on « se donne », bien qu’elle soit sans bénéfice.  Et si vous demandez à VioleTT Pi s’il va bien, il vous répondra « oui » : qu’il ne parle pas de lui, que c’est un album, un concept, pas la vraie vie, et qu’il tente seulement d’en parler, d’aider – en se questionnant notamment sur l’impact de ces vides créés, « donnés », à échelle humaine et sociétale. D’emblée : ce n’est pas joyeux, mais il y a un espoir, et c’est ce qui le stimule à travers ce lourd sujet.

« Que l’album ait l’air d’une toune et qu’une toune ait l’air de l’album », « Les fins sont déjà au début », « Saturer les pièces d’informations pour qu’on n’ait pas besoin d’autre support pour “les voir” » : des aphorismes autant que des contraintes qui deviennent des moteurs créatifs. Sur Baloney Suicide, on retrouve les vertigineux autant que condensés et abrasifs échafaudages de chansons qui forment la griffe de VioleTT Pi, tout en créant une diversité dans son catalogue – misant désormais davantage sur des lignes mélodiques vocales, déconstruisant un peu moins les structures pour que l’aspect pop se déploie plus largement, s’aiguillant sur le beau plutôt que sur le dérangeant.

En 7 ans d’absence discographique, il a eu le temps d’essayer beaucoup, beaucoup de choses, et de mieux les placer. Baloney Suicide présente un processus davantage achevé – mais, comme chaque fois, le prochain sera encore meilleur : « Je suis content de pas avoir été très bon au début », assure un VioleTT Pi satisfait de sa courbe évolutive.

Baloney Suicide a été écrit, composé et coréalisé par VioleTT Pi, appuyé sur ce dernier point par son comparse bassiste Sylvain Deschamps. On y retrouve aussi Maxime Drouin à la batterie, Daniel Baillargeon à la guitare, Klô Pelgag au synthé sur « Pollen Saturnien » ainsi qu’Antoine Corriveau en caméo sur « La qualité de ta détresse », et le mixage a été assuré par l’éternel Pierre Girard.

Un lancement-spectacle aura lieu le 27 avril au Club Soda à Montréal dans le Quartier des spectacles.